Ma vision pour Liège : La mobilité

Ma vision pour Liège : La mobilité

Depuis 2014, Gilles Foret représente le MR au sein de la Commission de l’Infrastructure, des Communications et des Entreprises publiques de la Chambre des Représentants. Actif dans les matières liées à la mobilité et au transport, il consacre une part importante de son temps aux nécessaires réformes de la SNCB et d’Infrabel.

Au sein de cette même commission, il suit attentivement les thèmes de l’Agenda Numérique.  L’occasion pour le Député fédéral d’étudier et de questionner l’impact des nouvelles technologies sur nos modes de transport.

Gilles Foret est également Président du Comité d’avis des questions scientifiques et technologiques de la Chambre des Représentants. Un organe formulant des recommandations portant, notamment, sur l’usage des véhicules autonomes et l’impact environnemental des véhicules électriques.

Depuis 4 ans, vous suivez de près les dossiers liés à l’évolution de la SNCB : un chantier de taille…

« La SNCB est un acteur central de notre mobilité. Or, aujourd’hui, force est de constater qu’elle ne répond pas pleinement aux attentes de ses usagers. Le Ministre de la Mobilité François Bellot et l’ensemble de la Commission de l’Infrastructure ont soutenu un ensemble de mesures visant à moderniser cette société et la recentrer sur son métier premier, à savoir : assurer la mobilité des passagers et des biens à l’aide d’un matériel confortable et sécurisé. Le tout, dans le respect des horaires annoncés.

Si elle veut être prête pour faire face à l’ouverture du transport passagers à la concurrence, la SCNB doit rapidement opérer un changement de culture et faire preuve de son efficacité. »

En novembre dernier, la Chambre votait en faveur d’un service garanti en cas de grève à la SNCB ou chez Infrabel : une avancée majeure ?

« Oui, ce vote est venu mettre un terme au chaos sur le rail trop souvent rencontré par les navetteurs lors des jours de grève. Bien que respectant totalement le droit de grève des travailleurs, je trouvais inconcevable que la dorsale ferroviaire wallonne puisse être brutalement paralysée. Le mécanisme adopté constitue une réelle avancée dans les droits des navetteurs qui bénéficient désormais d’une continuité du transport ferroviaire en cas de grève. Il s’agit d’une solution à la fois équilibrée, réaliste et responsabilisante. Les premières expériences du mois de juin ont prouvé sa faisabilité et ont surtout donné tort à ceux qui le prédisaient impossible. Le grand gagnant, c’est l’usager. »

Liège est la troisième ville la plus embouteillée de Belgique. Faut-il y restreindre l’usage de la voiture ?

« Je n’aime pas l’idée de limiter ou d’interdire, car cela constitue une forme d’entrave à la liberté de chacun. Plutôt que de placer les choses sous l’angle de la restriction, je préfère débattre de l’intermodalité des transports. Si davantage de solutions de mobilité s’offrent aux citoyens, ces derniers laisseront plus volontiers leur véhicule au garage. Les nouvelles technologies sont également en mesure de faire évoluer les mentalités. A l’aide de logiciels, nous sommes aujourd’hui capables d’identifier les moyens de transport les plus efficaces pour aller d’un point A à un point B. Grâce à ces outils, le célèbre slogan « Ma voiture, ma liberté  » se transformera en « Ma mobilité, ma liberté » ».

L’arrivée du tram est-elle en mesure de décongestionner le trafic liégeois ?

« Le désengorgement des principaux axes de la métropole naîtra d’un ensemble de solutions. Le tram est l’une d’entre elles, mais il n’est pas la seule. La mise en place du Réseau Express Liégeois (REL), concrétisée par la réouverture de la ligne entre Liège et Seraing, en est une autre. Tout comme pourraient l’être l’augmentation de la fréquence de certains bus, la création d’une ligne téléphérique vers la Citadelle ou vers le Sart Tilman ou encore la promotion du télétravail. Les deux-roues constituent également une alternative crédible. Grâce aux vélos électriques, la cuvette liégeoise n’est plus insurmontable alors que la micro-mobilité devrait elle s’imposer dans le centre-ville. Mais pour assister à un réel essor de ce mode de transport, nos infrastructures doivent être améliorées pour sécuriser davantage les trajets cyclistes. Des pistes cyclables séparées et marquées ont vu le jour au cours des dernières années, dont le récent tronçon reliant la ville au campus du Sart Tilman. C’est bien, mais encore largement insuffisant en termes de micro-mobilité. La Ville de Liège doit également favoriser davantage l’émergence de véhicules partagés (voitures ou deux-roues, le plus souvent électrique). »

La voiture électrique, une solution pour l’environnement ?

« Je pense que les véhicules électriques s’inscrivent dans les évolutions technologiques les plus durables, sans pour autant être la panacée. La durabilité de ces véhicules doit s’envisager de manière globale en tenant comptant de la totalité de leur cycle de vie. Ils soulèvent également des questions éthiques quant aux liens qui unissent Nord et Sud. Nous, pays consommateurs, avons une responsabilité et ne pouvons évidemment pas fermer les yeux et reporter les nuisances (environnementales, sociales…) sur les populations du Sud. A ce titre, nous devons assurer une meilleure traçabilité des matières premières et établir un cadre normatif au niveau européen afin d’imposer des normes sociales et environnementales responsables. Il est, par ailleurs, important que nous développions une filière de recyclage efficace pour conserver aussi notre souveraineté minérale.

Les pouvoirs publics ont eux aussi un rôle à jouer. Ils doivent, notamment, montrer l’exemple en faisant passer les véhicules communaux à l’électrique. Les outils fiscaux doivent également être utilisés pour inciter les citoyens à suivre la voie.»

Vous avez à cœur de développer les quartiers de gare en région liégeoise : pour quelles raisons ?

« L’agglomération liégeoise compte une petite quarantaine de gares ou arrêts de train. Si nous voulons conserver ce réseau étoffé, des usagers doivent emprunter les trains faisant étape dans ces gares. Les habitants des quartiers de gare, sont les premiers usagers de ces trains. Or, aujourd’hui, nombre de ces quartiers sont quasi vides d’habitants. Les autorités doivent absolument favoriser la densification de ces secteurs en y créant des pôles à fonctionnalité mixte réunissant des bâtiments résidentiels, des services publics, des bureaux, des connexions avec d’autres moyens de transport, des parkings, des pistes cyclables… Si ces petites gares sont utilisées, davantage de trains y feront arrêt. Si elles sont sous-exploitées, elles seront zappées… Cette densification est donc nécessaire au développement d’une mobilité douce. »

Idéalement, à quoi devrait ressembler la mobilité liégeoise dans 10 ans ?

« Je l’imagine interconnectée, intermodale et partagée. Une ville où les véhicules autonomes et/ou électriques y cohabiteront harmonieusement avec les autres modes de transport.

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La transition écologique
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Transport et logistique
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