La voiture autonome, enjeu majeur de demain

La voiture autonome, enjeu majeur de demain

Ce lundi 18 septembre, dans les colonnes de La Libre Belgique, le ministre de la mobilité François Bellot a évoqué le sujet des voitures autonomes. Ce dossier m’intéresse particulièrement car il se situe aux croisement de la mobilité, des nouvelles technologies et de la vie privée.

Tests en Belgique

Dans son interview, le ministre évoque notamment la nécessité d’une standardisation européenne des technologie en la matière afin de « ne pas reconstituer des frontières au travers de choix de technologies qui serait de la responsabilité nationale », la modification prochaine du code la route, la diminution du transport collectif public ainsi que la sécurisation au niveau européen des données personnelles liées à l’utilisation des voitures autonomes partagées.

Des tests en conditions réelles seront lancés en 2019 sur une portion de l’E313 ainsi qu’entre Borgerhout et Deurne sur le ring d’Anvers. « Nous voulons faire de la Belgique un laboratoire, un pays test du véhicule autonome », clame le ministre.

Recommandations

Avec le Comité d’Avis des Questions Scientifiques et Technologiques, dont je suis président, nous avions déposé une proposition de résolution relative aux véhicules autonomes en octobre 2016. Plusieurs recommandations ont été formulées et adoptées en novembre de la même année. Les voici :

  1. Créer le cadre légal nécessaire permettant de mettre en œuvre des projets pilotes de “véhicules autonomes” ;
  2. Veiller à ce que l’introduction et le développement de la mobilité autonome en Belgique permettent de maîtriser de manière durable l’utilisation des véhicules individuels ;
  3. Prévoir dans les formations de base et continue à la conduite, en collaboration avec les Régions et dans le prolongement de la future réglementation européenne, les prérequis nécessaires permettant aux conducteurs ainsi qu’aux passagers des véhicules autonomes d’apprendre à maîtriser les possibilités et les limitations du système des véhicules autonomes ainsi que ses évolutions techniques ;
  4. Utiliser au plus vite ISA (Assistance Intelligente de Vitesse) conformément à la résolution DOC 53 2440/004, adoptée par la Chambre le 18 avri 2013 ;
  5. Publier en collaboration avec les Régions toutes les données collectées concernant l’infrastructure et les schémas de mobilité via un processus standardisé ;
  6. Œuvrer pour qu’un cadre légal solide puisse exister garantissant les droits des usagers face à ce nouveau marché ;
  7. Consulter les autres États membres de l’Union européenne pour harmoniser la recherche et le cadre législatif concernant les véhicules autonomes ;
  8. Analyser, en collaboration avec les régions, les mesures nécessaires pour arriver à une infrastructure routière harmonisée et un code de la route européen ;
  9. Développer une politique de Recherche & Développement en collaboration avec les Régions ;
  10. Prendre en compte cette nouvelle technologie dans la législation routière;
  11. Réunir les acteurs du secteur pour mener une réflexion sur l’évolution de l’obligation de couverture des risques ;
  12. Veiller à ce que le développement des nouvelles technologies intègre le principe du “privacy by design” ;
  13. Analyser, en collaboration avec les Régions, les effets possibles des véhicules autonomes sur d’autres secteurs tels que les soins pour les personnes âgées ou le développement urbain ;
  14. Établir un rapport annuel au parlement sur l’état d’avancement du dossier.